Portrait de services civique

Créé en 2010, le Service Civique est un dispositif français d’engagement citoyen. Ce service offre aux jeunes de 16 à 25 ans la possibilité de s’engager, pour une durée de 6 à 12 mois, auprès de structures et dans des missions reconnues par l’État, et liées à une ou des thématiques de leur choix. Parmi ces thèmes, on retrouve les notions de solidarité et d’environnement1, mais aussi d’entraide, de culture et de loisirs.

Le dispositif service civique est un moyen largement utilisé par le milieu associatif, puisqu’il permet de faire vivre les associations le choisissant par l’engagement citoyen de jeunes motivés, capables de se donner à plein temps sur des missions, par conviction ou même par simple curiosité.

Pendant huit mois, l’association Ekopratik a ainsi accueilli en son sein deux services civiques. Ces derniers nous ont accompagnés sur toute l’île pendant cette période, aidant les bénévoles, réalisant leurs objectifs, apprenant et nous apprenant. Sur tous nos ateliers et projets (réparali, fabrikali, essaimage, mais aussi organisation d’événements comme Alternatiba), ils ont été présents et engagés, aidant à faire vivre et grandir l’association.

Ainsi, maintenant que ces missions touchent à leur fin, nous avons voulu leur laisser la parole, dresser leurs portraits en les laissant s’exprimer pour qu’ils nous donnent, malgré la difficulté de résumer plusieurs mois en quelques lignes, un avis sur cette expérience…

Premier portrait : Karen

Peux tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Karen, je suis actuellement en année de césure où je me suis engagée service civique pendant 8 mois dans l’association Ekopratik. Je suis née d’une mère créole et d’un père « zoreil » à la Réunion où j’ai grandi. J’ai fait le choix de poursuivre mes études en métropole, entre le Havre et Pékin, pour une licence en sciences politiques.

Qu’est-ce qui t’as motivée à t’engager pendant cette année de césure auprès de l’association ?

L’enseignement pluridisciplinaire que j’ai reçu et mes différentes expériences m’ont permis de prendre conscience de la complexité des enjeux environnementaux, sociaux, politiques et économiques actuels. En m’engageant je souhaitais participer aux changements en étant sur le terrain et accompagner une structure qui proposait un mode de consommation alternatif !

Karen soude

Peux-tu revenir sur ta mission, ton rôle en tant que Service Civique au sein d’Ekopratik ?

Mon rôle premier a été d’être un appui sur les actions d’essaimage menées par l’association Ekopratik. Avec Samuel, le coordinateur du Nord, on a dit que j’étais «coordinatrice adjointe » (rires). J’étais principalement responsable de l’accueil et de la sensibilisation du public lors des Réparalis. J’ai également aidé à l’organisation d’événements comme Alternatiba, le week-end bénévole, l’envoi de la newsletter, l’écriture d’articles. Avec Sylvain, on a aussi candidaté pour des appels à projets.

Que retiens tu personnellement de cette expérience, qu’est ce que cela t’as apporté ?

Mon service civique m’a apporté une première expérience professionnelle dans le monde associatif.
J’ai beaucoup appris sur ma façon de m’adapter à différentes situations au vu de la diversité de mes tâches.
Il m’est arrivé de me retrouver débordée mais « Chaque chose en son temps » comme on dit.
J’avançais Ti lamb ti lamb.
Je retiens aussi que l’épanouissement personnel est au cœur même de cette association.
Tout le monde apporte ce qu’il peut apporter et fait de son mieux !

J’ai également appris que varier des temps de travail chez moi et des temps sur le terrain me convenait parfaitement et je souhaiterais fonctionner sur le même principe Pour ma future activité professionnelle

Qu’espères-tu voir pour l’association maintenant que ta mission se termine ?

J’espère tellement que l’association organise un Réparali régulier à Mafate ainsi que d’autres actions pour tendre vers un mode de vie Zéro déchets ! Je souhaite également qu’il y ait au moins un Réparali régulier dans chaque ville/commune de l’île et que l’on continue à sensibiliser les participants aux différentes valeurs transmises pendant ces ateliers.

Un petit conseil pour les prochains services civiques ?

Je conseille aux prochains services civiques de venir avec l’envie d’apprendre, et la motivation pour aider au développement de l’association !

Deuxième portrait : Guillaume

Guillaume aussi…

Peux tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Guillaume, j’ai 21 ans et je suis originaire de la Réunion, de Trois-Bassins. Je suis titulaire d’un bac pro électrotechnique après lequel j’ai voulu poursuivre mes études et m’engager en génie civil. J’ai trouvé cette expérience décevante. Par la suite, j’ai effectué une année de césure à Cherbrook, au Canada.

Comment t’es-tu engagé en Service Civique au sein de l’association, et pourquoi ?

Je me suis retrouvé en mission service civique au sein d’ekopratik après mon retour de l’étranger. Je suis rentré sur l’île et je ne savais pas trop quoi faire, c’est difficile après avoir passé du temps aussi loin (rires). Et en me retrouvant sans rien, on m’a présenté à un moment le service civique, en général, ainsi que l’association, et les deux m’ont intéressés immédiatement. J’ai toujours aimé réparer et bricoler, et je voulais apprendre un peu plus sur l’écologie car cela m’a toujours plu sans que je m’investisse dedans vraiment. Cette mission m’a permis de lier les petites actions et la perspective plus grande de sauver la planète. C’est ça qui m’a plu.

Quel a été ton rôle dans l’association, en tant que service civique ?

Mon rôle en tant que service civique était de participer aux réparali kafés, aux essaimages, aux fabrikalis. J’ai assisté les bénévoles sur la réparation des objets qu’on nous apportait, en donnant des conseils et en expliquant en même temps aux gens les principes de la réparation, et les valeurs de l’association.

Que retiens-tu personnellement de cette expérience, qu’est ce que cela t’as apporté ?

Cette expérience a été très enrichissante. Je retiens surtout plein de bons moments avec les bénévoles de l’association, de la rigolade, du partage aussi. Je retiens également les moments d’échange avec le public lors des réparalis et des fabrikalis. J’ai appris énormément de choses sur l’écologie : la durée de vie des objets, le recyclage, l’obsolescence programmée. J’ai appris aussi à aller vers les autres, notamment les habitants, à parler en essayant de les sensibiliser, à les accompagner dans la réparation plutôt que de réparer pour eux (ce que je faisais au début). J’ai enfin évidemment appris, grâce aux bénévoles, plein de choses que je ne connaissais pas sur la réparation elle-même.

Qu’espères-tu voir pour l’association maintenant que ta mission se termine ?

J’espère voir l’association continuer à s’agrandir comme elle le fait déjà. Je souhaite que les projets prévus puissent voir le jour, et qu’ekopratik essaime partout sur l’île. Je pense que l’essaimage est même l’essentiel. A titre personnel, j’espère que dans le futur ce sont les gens des quartiers eux-mêmes qui pourront gérer des réparalis. J’espère aussi que verront le jour d’autres projets de fabrikalis, plus nombreux et variés, que l’association aura plus d’adhérents pour continuer à la faire grandir et vivre, et évidemment que tout cela restera dans l’optique de sensibiliser les gens à la voie de l’écologie. Enfin, personnellement je trouve que cela serait bien, si un jour c’est possible, que l’association ouvre ses activités au-delà de notre île …à l’île Maurice par exemple.

Un petit conseil pour les prochains services civiques ?

Mon conseil pour les prochains services civiques : le temps passe vite, et le service civique est quelque chose que je conseille de vivre à fond ! Il ne faut pas le voir comme un travail ou une obligation mais comme un plaisir, se donner avec passion comme si l’on était bénévole dans cette activité pour aider l’association à grandir.

1LOI n° 2010-241 du 10 mars 2010 relative au service civique