Recycler le plastique : c’est possible localement !

L’association Ekopratik ne s’est pas arrêtée au recyclage de bâches.
C’est au tour du plastique d’être recyclé ! Nous vous présentons dans cet article : le projet « Precious Plastic ».

Pourquoi vouloir recycler le plastique ?

D’une manière générale Ekopratik est pour l’arrêt de l’utilisation du plastique issu du pétrole. Matériel polluant et consommateur de ressources fossiles non renouvelables, il ne peut :

– ni sainement être composté (Quoi qu’essayent de faire croire les industriels avec leurs sachets mixant plastique et amidon)
– ni vraiment se recycler à l’infini comme le verre.
Son omniprésence perturbe de plus la chaîne alimentaire et a un impact négatif sur la santé de tout l’écosystème, humains compris. Nous suggérons de le remplacer par des matériaux sains vraiment issus de ressources naturelles renouvelables.

Toutefois dans la mesure où un inquiétant volume de plastique a déjà été produit et éparpillé dans l’environnement, il convient d’inciter la population à le ramasser et d’essayer de le recycler plutôt que de l’enfouir ou pire, de l’incinérer.

Ces différentes raisons ont amené des bénévoles de l’association Ekopratik à se pencher sur le projet Precious Plastic (PP) qui semble apporter des solutions à ces problématiques, et mérite d’être développé à la Réunion.

 

Des ateliers PP, mais pour quoi faire ?

Tout d’abord, le projet PP repose sur la volonté de :

  • Créer des machines open source à recycler le plastique
  • Partager le savoir-faire et réduire au maximum les coûts de fabrication des machines
  • Favoriser la création de plein de petits ateliers de recyclage à travers le monde et générer de l’activité économique
  • Le déchet devenant une ressource, les habitants autour de l’atelier sont incités à trier et apporter le plastique pour qu’il soit transformé en objets

Il existe plusieurs machines de PP : la broyeuse, l’extrudeuse, la presse, le four. Plusieurs tutoriels sont disponibles pour fabriquer sa propre machine « precious plastic » à partir de matériaux simples. Depuis plus d’un mois, des bénévoles de l’association Ekopratik travaillent eux sur la fabrication d’un four « Precious Plastic »

 

Concrètement, qu’est-ce que l’on peut faire avec ces machines ?

A partir de ces machines, il est possible de créer toutes sortes d’objets : des vases, des boites, des pots, des abats-jours, des chapeaux…
Mais ça ne s’arrête pas là ! En moulant en plastique des articulations, des angles, des rails de guidage et des fixations, les objets PP pourraient à leur tour servir à recycler encore plus de matériaux comme le bois de palette, les cartons, les bouteilles… L’assemblage de ces deux matériaux pourrait par exemple servir à produire des cloisons, des espaces d’exposition, des abris temporaires pour réfugiés en zone sinistrée.. 

 

A quel stade développement se trouve le projet PP sur notre île ?

 

Afin d’étudier concrètement sa faisabilité l’équipe de bénévoles s’est lancée dans la fabrication des premiers prototypes. Ces ateliers de fabrication/recherche sont ouverts aux personnes intéressées par le projet. Au-delà de la simple réplication du modèle existant, nous cherchons aussi des solutions pour réduire encore le coût du projet et simplifier sa mise en œuvre.
En effet les machines tel que proposées s’appuient encore sur l’accès à du matériel de découpe sophistiqué et l’achat de contrôleurs de température couteux. Ekopratik essaye de trouver des solutions pour fabriquer des modèles presque 100% en récupération et en utilisant des composants valant seulement quelques euros.
Le résultat des recherches d’Ekopratik sera bien entendu partagé avec l’ensemble de la communauté internationale travaillant sur ce projet open source.

Après l’étape de fabrication, il nous faudra trouver des bouchons de bouteilles en plastique pour utiliser ces premiers prototypes. Une première collecte dans l’environnement avec tri des bouchons par couleur a été organisée en partenariat avec Surf Rider samedi 17 février dernier. Ce type d’action pourrait être reconduit, en particulier dans les quartiers prioritaires où il y a beaucoup de bouteilles de boissons qui traînent. A terme la création de bornes de récupération PP pourrait aussi être imaginées en partenariat avec d’autres associations par exemple.

Bien que « le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas », l’idée de multiplier des ateliers pour recycler le plastique permettrait à la fois de sensibiliser la population réunionnaise à la valeur des déchets si on les considère comme des ressources et de les inciter à ramasser les bouteilles qui traînent dans leur environnement. A cela s’ajoute la participation à l’amélioration d’un projet commun, ouvert et international.

Alor, alon fé ensemb in zafer ek plastik la !

Pour plus d’informations n’hésitez pas à nous contacter par mail (contact@ekopratik.fr) ou à nous laisser un commentaire.